Nation québécoise : plus de sièges à Ottawa, pas moins

Ottawa, le 22 octobre 2021 – Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, demande que soit incluse une « clause nation » au calcul du nombre de sièges par province à la Chambre des communes afin d’y protéger le poids politique de la nation québécoise. L’ajout de cette clause permettrait au Québec de ne pas perdre de siège, comme le prévoit le prochain redécoupage proposé par Élections Canada, mais plutôt d’en ajouter.

« Le 16 juin 2021, la Chambre des communes a massivement reconnu le statut de nation française au Québec. Ce constat porte un sens. Non seulement les Québécois ne devraient pas perdre de siège dans le prochain redécoupage, mais plutôt en obtenir davantage si le nombre total est augmenté afin de conserver et protéger durablement leur poids politique. Le Bloc Québécois constate donc la nécessité d’ajouter au calcul du nombre des sièges à la Chambre des communes, cette clause nation en vertu de laquelle le poids politique de la nation québécoise cessera enfin et définitivement de chuter au Parlement fédéral », a déclaré Yves-François Blanchet.

Le Bloc Québécois s’oppose bien sûr, à la répartition proposée vendredi dernier par Élections Canada en vertu de laquelle le Québec serait la seule province à perdre un siège à la Chambre des communes, une première depuis 1966, tandis que l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique y feraient des gains. Le Québec passerait de 78 à 77 sièges, tandis que la Chambre des communes s’accroîtrait de 338 à 342 élus.

Ainsi, Yves-François Blanchet justifie que soit instaurée à même le calcul, cette « clause nation » garantissant que la représentation du Québec ne puisse baisser en proportion lors de tout futur redécoupage. Dans un Parlement en croissance, la protection du poids de la nation québécoise implique non seulement que le Québec ne perde pas de siège, mais aussi et obligatoirement que si quatre sièges sont ajoutés, l’un d’entre eux aille au Québec. Dès lors, le nombre de sièges du Québec, au lieu de baisser de 78 à 77, augmenterait au minimum de 78 à 79.

Le Bloc Québécois rappelle que la Loi sur la représentation équitable instaurant ce mode de calcul a été adoptée en 2011 contre la volonté du Québec, qui craignait justement la perte de poids politique aujourd’hui proposée, sans surprise au lendemain d’une élection qui n’aurait pas dû être déclenchée et qui n’a pas été bien gérée. On se souviendra que le Québec s’était alors mobilisé et avait arraché trois sièges supplémentaires dans le redécoupage fédéral, sans toutefois parvenir à protéger durablement ses acquis.

« Il y a un enjeu réel de représentativité à couper aux citoyens québécois l’une de leurs circonscriptions et les services de proximité qui y sont rattachés, mais c’est avant tout une question de respect de la nation québécoise. Son rôle historique incontournable et son influence cruciale en matière de mise en valeur du français dans un Canada se voulant bilingue justifient amplement une protection permanente, comme c’est déjà le cas à la Cour suprême et au Sénat. Le Bloc Québécois mènera vigoureusement ce combat et entend imposer aux autres formations politiques de se rallier à l’importance de protéger officiellement le poids politique de la nation québécoise. On ne peut se prétendre pays bilingue et cautionner que ce pays fasse lentement disparaître le Québec français de ses institutions », a conclu M. Blanchet.