Entente commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne : Une formule inapplicable au Canada et au Québec, selon le Bloc Québécois

L’Anse-à-Beaufils, le 29 juillet 2025 – Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, a réagi à l’intervention d’une entente commerciale entre l’Union européenne et les États-Unis de concert avec les députés et porte-parole en matière de Finances, Jean-Denis Garon, de Commerce international, Simon-Pierre Savard-Tremblay, de Relations intergouvernementales, Mario Simard, et d’Affaires étrangères, Alexis Brunelle-Duceppe.

Sous réserve des informations qui seront précisées au gré du temps, il semble que l’Union européenne (UE) et les États-Unis (É.-U.) de Donald Trump aient conclu une entente sommaire établissant sur la plupart des biens des tarifs américains de 15%, laquelle entente serait assortie d’engagements d’investissements de la part des Européens aux États-Unis et d’achats, entre autres, d’hydrocarbures. Une entente plutôt comparable a été conclue avec le Royaume-Uni il y a quelques semaines, de même qu’avec le Japon et le Vietnam.  En outre, la France et l’Allemagne ont dénoncé l’entente intervenue entre l’UE et les É.-U.

« Des ententes sommaires de ce type peuvent difficilement être comparées à de véritables traités commerciaux, souligne d’emblée le chef bloquiste. Outre que c’est encore vague, il suffit de comparer les énoncés lapidaires que Donald Trump impose aux partenaires commerciaux des États-Unis à la précision de l’ACEUM ou au traité liant le Canada à l’Europe, pour s’en convaincre. Mais Donald Trump n’est en effet pas un interlocuteur crédible, et encore moins un redoutable négociateur dans la mesure où il gouverne en menaçant et décrétant ce que dicte sa volonté du moment, quitte à ce que ce soit très nuisible à l’économie même des États-Unis. »

La question qui se pose alors rapidement est de savoir si une entente similaire peut intervenir ou servirait les intérêts du Canada et du Québec. « La réponse est non, affirme le Bloc Québécois. Le commerce avec les États-Unis et la dépendance commerciale sont nettement moins importants pour tous les autres pays ou juridictions du monde, réduisant l’impact négatif de tels tarifs imposés par les États-Unis. En revanche, pour le Québec, ce sont les trois-quarts de nos exportations qui prennent la route du sud, vers les É.-U. C’est l’essentiel des exportations qui serait impacté durablement. Des tarifs transversaux de ce type, sans contrepartie tarifaire par le Canada, ou même sans obligation d’investissements aux États-Unis, feraient très mal à de nombreux secteurs de nos économies, dont l’aluminium, la forêt ou l’acier, en plus de menacer des secteurs comme l’agriculture, l’aéronautique, les arts et la culture, les ressources minérales ou l’énergie. »

Selon Yves-François Blanchet, la formule essentiellement imposée par les États-Unis pour éviter un chaos très dommageable ne peut et ne doit pas être appliquée au Québec et au Canada. « Malheureusement, explique-t-il, l’accord entre l’Europe et Donald Trump isole dangereusement le Canada qui, sous la gouverne de Mark Carney, semble avoir sauté de promesses en retard en refus, le privant désormais du levier d’un front commun avec l’Europe pour protéger ses propres intérêts et éviter de négocier à genoux. Les libéraux ont échoué lors du G7, puis le 21 juillet, et déjà on sait qu’il n’y aura pas de bonne entente, sauf peut-être un pareil décret de Donald Trump, avant le 1er août. C’est un lourd échec très menaçant pour l’économie québécoise et canadienne. »

Le chef bloquiste conclut en mettant de l’avant des mesures permettant l’adaptation à ce défi : « Si un décret transversal imposé par les États-Unis devait s’appliquer, avec ou sans exception et obligations d’investissement, il y aurait une prévisibilité à quand même saisir à travers de graves ennuis à prévoir et un risque de récession et de pertes d’emplois importantes. Cependant, le président américain ne parle pas encore d’élargir les tarifs à ce qui est conforme à l’ACEUM. Dans tous les cas, il faudra assurément éviter de couler l’argent des Québécois et des Canadiens dans des projets d’infrastructures pharaoniques au profit du pétrole (que l’entente entre les É.-U. et l’UE compromet en augmentant les achats de pétrole américain par l’Europe), et plutôt travailler à partir du tissu économique existant : subvention salariale pour préserver les liens d’emploi et l’expertise, le soutien à la 2e et 3e transformation domestiques pour augmenter la valeur ajoutée et diversifier les marchés d’exportation, l’énergie verte et ses technologies ou le soutien à l’achat local, notamment par un « Buy Canadian Act » que le Bloc mettra de l’avant dès cet automne ».

De passage en Gaspésie, Yves-François Blanchet se veut optimiste : « Les Québécois, et même les Canadiens, ont fait le choix de ne pas aller aux États-Unis pour les vacances d’été. Il y a là une preuve de solidarité et de bon jugement. Il en faudra beaucoup : si Donald Trump impose ses tarifs par décret, il n’y a pas à proprement parler d’accord commercial. À titre d’exemple, si Mark Carney ne peut pas en vertu de notre loi compromettre la gestion de l’offre lors d’une négociation, rien ne la protège en cas de conditions imposées unilatéralement. Le risque est le même pour la forêt, l’aluminium, l’aérospatiale, les pêches ou les minéraux stratégiques, et encore davantage pour la culture. Mark Carney doit démontrer que l’économie américaine ne profiterait pas non plus d’un mauvais décret, faire preuve de force et de volonté, et assurer que ce soit par la voie d’une vraie négociation que le conflit commercial sera réglé. Si telle est sa volonté, je répète que Mark Carney doit d’abord consulter les autres chefs à la Chambre des communes, et construire la collaboration promise en se montrant ouvert à d’autres approches que la sienne, dont les résultats ne sont pas convaincants à ce moment-ci. C’est sur cette base-là qu’il a été élu. »

Au Bloc Québécois, on travaille sans relâche afin d’atteindre notre objectif : un nouveau pays qui soit celui de notre nation française, accueillante, plus écologique, défendant l’égalité dans la diversité, donc l’État de droit et laïque.

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