Ottawa, le 3 novembre 2016 – « C’est rire des Québécois que de jeter un sou de plus dans ce puits sans fond. C’est l’équivalent du cinquième de nos impôts qui sert à financer de la concurrence déloyale à Hydro-Québec. Et Terre-Neuve a le culot de nous traiter de quêteux à mots couverts. C’est toute une gifle que le fédéral sert au Québec », a déclaré Marilène Gill.

La porte-parole du Bloc Québécois en ressources naturelles a vivement réagi alors que le ministre fédéral Jim Carr allonge 2,9 milliards $ en garantie de prêt supplémentaire au projet de centrale hydroélectrique de Muskrat Falls, au Labrador. Le ministre a blâmé les ratés de Muskrat Falls sur la gestion des conservateurs et a justifié son intervention en citant les déboires économiques de Terre-Neuve-et-Labrador.

Le projet, qui a déjà coûté six milliards et demi aux contribuables, est le théâtre d’une comédie d’erreurs. Nalcor, l’équivalent terre-neuvien d’Hydro-Québec, refuse même d’estimer les coûts finaux de la centrale, alors que le chantier est enlisé et qu’il est très incertain qu’il soit mené à terme. Sous-traitant en faillite, infrastructures endommagées dès la première année, études environnementales déficientes : rien ne va plus au Labrador.

« Ce projet ne fera jamais ses frais. Les libéraux appellent ça une garantie de prêt, mais c’est réellement une subvention. On est rendu à 20 000 $ par habitant de Terre-Neuve en subventions du fédéral pour un projet qui n’aurait jamais dû voir le jour. C’est comme si Québec se creusait un trou financier de 150 milliards aux frais des contribuables des autres provinces. C’est une vraie honte », a poursuivi Mme Gill.

Rappelons que le projet de centrale de Muskrat Falls a pour principal effet de concurrencer le Québec sur le marché nord-américain de l’électricité. Il s’agit d’une concurrence déloyale puisque le Québec a financé lui-même ses propres infrastructures sans appui financier du fédéral.