Localisation des téléphones par Santé Canada : Le Bloc Québécois s’inquiète de la protection des données personnelles
Ottawa, le 23 décembre 2021 – Le Bloc Québécois est stupéfait d’apprendre que les données de localisation des citoyens canadiens sont recueillies depuis le début de la COVID-19 et s’inquiète de la manière dont sont et seront utilisées ces données récoltées à l’insu des citoyens.
À une époque où les fuites de données sont nombreuses et font des ravages, il est inquiétant d’apprendre qu’Ottawa a décidé, secrètement et depuis plusieurs mois, d’utiliser des données de localisation des citoyens sans leur permission. Ajoutant le tort à l’affront, et espérant légitimer son action passée, Ottawa a publié en catimini au cours des derniers jours, un appel d’offres en vue de sélectionner un fournisseur qui devra dorénavant recueillir et rendre anonymes les données de localisation des abonnés cellulaires canadiens afin de les communiquer aux autorités de la Santé publique.
La cueillette de données, passée et future, inquiète René Villemure, éthicien et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Accès à l’information et Protection des renseignements personnels : « Si les données doivent être rendues anonymes, c’est donc dire que l’on recueille des données nominatives sans le consentement des usagers, ce qui est contraire à la loi sur l’accès à l’information », affirme-t-il.
Afin de mieux comprendre ce qui est en jeu, plusieurs éléments devront être précisés, affirme M. Villemure : « À quelles fins seront utilisées ces données? Quelles seront les mesures de protection mises en place afin d’éviter leur vol ? Pourquoi la Santé publique se réserve-t-elle le droit à un « usage futur de ces données », sans fournir aucune précision ? Et, aussi, à quelle fin recueille-t-on des données anonymes considérant que Google le fait déjà? ».
Sans vouloir condamner à l’avance le projet, René Villemure met en garde le gouvernement et s’interroge sur le bien-fondé de cet appel d’offres qui laisse tant de questions sans réponses.
« En plus d’être renversé d’apprendre que cette cueillette a lieu depuis longtemps, je suis perplexe devant une telle opération, rendue publique un 22 décembre, alors que la population ne pense qu’à la COVID-19. Des questions devront être posées; des réponses claires seront attendues », conclut René Villemure.