Prix du carbone: « Les premiers de classe n’ont pas à payer pour les cancres » – Monique Pauzé
Repentigny, le 3 mars 2016 – Alors que les premiers ministres du Québec, du Canada et des provinces canadiennes discutent aujourd’hui de stratégie de lutte aux changements climatiques, la porte-parole du Bloc Québécois en environnement, Monique Pauzé, a fait savoir qu’elle s’opposera à l’imposition d’une taxe fédérale sur le carbone de même qu’à la mise en place d’une nouvelle bourse du carbone, parallèle à celle dont fait déjà partie le Québec.
« Québec fait déjà figure de leader nord-américain dans la lutte aux changements climatiques. Avec le développement de son économie d’avenir et de sa bourse du carbone, le Québec fait amplement sa part, et ce, depuis des années. Notre effort doit être reconnu à sa juste valeur », a déclaré Mme Pauzé en réaction aux propos de la ministre canadienne de l’Environnement, Catherine McKenna, qui se proposait hier d’instaurer un prix unique pancanadien pour le carbone.
Le Bloc Québécois réclame une approche territoriale dans la lutte aux changements climatiques. Le prix du carbone et les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent correspondre au principe de pollueur-payeur. Le Bloc s’opposera également à toute mesure visant à affaiblir la bourse du carbone québécoise.
« Avant toute chose, le fédéral doit fixer rapidement un plafond aux émissions de gaz à effet de serre qui s’appliquera à l’ensemble du pays en utilisant 1990 comme année de référence, comme le prévoyait Kyoto. Suivant l’approche territoriale que nous préconisons, les économies émettrices de GES comme l’Alberta devront alors mettre en place des solutions pour respecter le plafond. L’adhésion à la bourse du carbone instaurée par le Québec et la Californie permettra à ces nouveaux venus d’acheter des droits d’émission et rendra un tel marché d’échanges beaucoup plus pertinent et efficace. C’est cette avenue que doit emprunter le gouvernement fédéral, qui doit renoncer à imposer une nouvelle taxe dont personne ne veut », a poursuivi Mme Pauzé.
« On a beau changer de gouvernement, l’histoire se répète : le fédéral est incapable de se tenir debout devant l’industrie pétrolière. C’est le cas lorsqu’on tente de nous imposer un pipeline dont personne ne veut au Québec. C’est encore le cas lorsqu’on cherche à contrôler le marché du carbone pour alléger le fardeau des pollueurs. Le Québec essaie d’avancer, mais traîne à son pied ce formidable boulet qu’est la politique économique canadienne », a conclu Monique Pauzé.