Projet de loi du Bloc Québécois : Cessons de financer l’esclavagisme moderne
Ottawa, le 21 octobre 2025 – Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, aux côtés des porte-paroles en matière de Droits de la personne et de Commerce international, Alexis Brunelle-Duceppe et Simon-Pierre Savard-Tremblay, ainsi que du directeur exécutif du Projet de défense des droits des Ouïghours, Mehmet Tohti, du directeur exécutif du Comité Canada-Tibet, Sherap Therchin, et du directeur du projet de recherche sur le commerce et l’investissement du Centre canadien de politiques alternatives, Steward Trew, a tenu un point de presse sur un projet de loi bloquiste visant à bloquer l’arrivage de marchandises produites en ayant recours au travail forcé ou celui des enfants.
« Les fruits de mer de Thaïlande, le café brésilien, le cacao de la Côte d’Ivoire et du Ghana ainsi que les vêtements de coton, l’automobile ou les panneaux solaires, tous trois provenant de Chine, sont actuellement des produits à risque dont l’origine pourrait être liée à l’esclavagisme moderne. Dans un contexte de conflit commercial où nos partenariats et notre chaîne d’approvisionnement sont à repenser, nous devons être fermes et définitivement barrer la porte aux fournisseurs et pays exploitant d’autres êtres humains ou s’adonnant à la traite de personnes, comme en sont notamment victimes les peuples ouïghour et tibétain. En ce sens, notre projet de loi viendra colmater les brèches existantes en dressant une liste de pays, régions ou entreprises susceptibles de recourir au travail forcé ou au travail des enfants, et de retenir leurs marchandises, jusqu’à preuve du contraire », explique Simon-Pierre Savard Tremblay.
« Le constat est clair : le Canada est à la traîne dans la lutte à l’esclavagisme moderne. Bloquer les biens ou matériaux à risque, ou provenant de certaines régions ou entités dont on doute qu’elles fassent appel à l’esclavage humain est une première étape incontournable. Le travail forcé et le travail des enfants sont des atrocités face auxquelles on ne peut se permettre de fermer les yeux. Partout dans le monde, la place des enfants est à l’école et en sécurité auprès de leur famille, et non au bout d’une chaîne de montage, aux champs ou dans un camp de travail au Turkistan oriental. Il faut que ça cesse, et nous espérons que les autres partis en conviendront et se rallieront derrière notre projet de loi », signale Alexis Brunelle-Duceppe.
« Café, cacao, fruits de mer, huile de palme et canne à sucre ne sont que quelques exemples de produits actuellement importés au Canada susceptibles d’être liés au travail des enfants. On parle, selon les récentes estimations, d’environ 10% des importations alimentaires canadiennes, soit plusieurs dizaines de milliards de dollars. Alors que des pays comme le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont déjà adopté des lois pour limiter les risques de travail forcé dans leur chaîne d’approvisionnement, le Canada est resté passif et les mesures actuellement en place restent largement insuffisantes. Il est de notre devoir à tous d’agir pour éviter d’entretenir de quelque façon que ce soit cet engrenage et prendre les moyens de freiner ce système odieux. C’est une question de responsabilité, mais aussi et surtout d’humanité », conclut Yves-François Blanchet.