Comité spécial sur la réforme électorale : « Le gouvernement garde le gros bout du bâton » – Luc Thériault

Ottawa, le 6 juillet 2016 – Alors que la ministre des Institutions démocratiques, Maryam Monsef, témoignait devant le comité chargé d’étudier la réforme du mode de scrutin au Canada, le porte-parole du Bloc Québécois en la matière, Luc Thériault, l’a interrogée sur la vaste disproportion entre les fonds que s’accorde le gouvernement pour mener ses consultations et les sommes allouées au comité regroupant tous les partis.

« Le gouvernement refuse de tenir un référendum sur la réforme parce qu’il prétend qu’une consultation de la population menée par leurs élus est préférable, mais il s’octroie 27 fois plus d’argent pour y arriver que ce qu’il consent au comité. Cette disproportion semble révéler le scénario : le gouvernement va-t-il diriger les consultations et limiter le comité à un rôle de figurant ? », a demandé M. Thériault.

Le budget de 2016 propose un financement pouvant atteindre 10,7 millions de dollars sur quatre ans à compter de 2016-2017 pour la tenue d’activités d’information, de sensibilisation et d’incitation à la participation des Canadiens aux consultations sur la réforme du système électoral. Les montants prévus pour l’année en cours sont de 8 M$, tandis que le  Comité spécial sur la réforme électorale ne dispose que de 300 000 $ pour financer ses travaux.

« Encore une fois, le gouvernement veut réformer la démocratie en gardant le gros bout du bâton plutôt qu’en écoutant réellement la population. C’est précisément le genre de contrôle partisan que les gens veulent voir disparaître de la politique, notamment à travers cette réforme. Le gouvernement du « cause toujours » sévit encore », a déploré le porte-parole du Bloc Québécois en matière de réforme démocratique.

Par ailleurs, Luc Thériault n’a pas manqué de sourciller lorsque la ministre Monsef a justifié la nécessité de réformer le mode de scrutin pour éviter l’émergence d’intérêts « régionaux plutôt que nationaux », citant en exemple l’élection du Bloc Québécois à l’opposition officielle en 1993. « En réduisant le choix des Québécois à un caprice régional, la ministre est sans équivoque : il n’y a qu’une nation au Canada. Pourtant, Justin Trudeau a dû s’expliquer  pas plus tard qu’hier pour avoir tenu de tels propos et a précisé que le Québec formait bel et bien une nation. Encore une fois, on voit le double discours que tiennent les libéraux à propos du Québec. C’est inquiétant de constater que la ministre veut changer les règles démocratiques pour faire taire les courants de pensée qui ne sont pas pancanadiens », a conclu le député de Montcalm.

Au Bloc Québécois, on travaille sans relâche afin d’atteindre notre objectif : un nouveau pays qui soit celui de notre nation française, accueillante, plus écologique, défendant l’égalité dans la diversité, donc l’État de droit et laïque.

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