Réaction du Bloc Québécois au discours du Trône
À la suite du discours du Trône prononcé par le premier ministre du Canada, le chef intérimaire du Bloc Québécois, Rhéal Fortin, accueille favorablement les orientations mises de l’avant par le nouveau gouvernement, tout en constatant que le Québec demeure en marge des priorités canadiennes.
« D’entrée de jeu, il nous faut saluer le changement de ton à la Chambre des communes. Après une décennie de gouvernance autoritaire, nous ne pouvons qu’être soulagés par la volonté d’ouverture exprimée par le premier ministre. Le Bloc Québécois est indépendantiste, il va sans dire. Mais nous ne perdons jamais de vue que nos électeurs nous ont confié le mandat de défendre leurs intérêts à Ottawa et qu’un tel travail est impossible sans dialogue constructif », a déclaré M. Fortin.
« Plusieurs éléments de ce discours pourraient être de bon augure. Nous estimons raisonnables les baisses d’impôts pour la classe moyenne financées à même une hausse pour les contribuables les mieux nantis. Il ne faut toutefois pas s’arrêter là : les personnes qui tombent sous le seuil des 44 700 $ devraient aussi voir leur fardeau fiscal réduit. »
« Nous sommes par ailleurs ravis de constater que nous travaillerons avec un gouvernement qui partage nos inquiétudes quant aux changements climatiques. Mais tout plan d’action devra être juste : il faudra que les efforts consentis par le Québec dans la lutte aux gaz à effet de serre soient pris en compte. En toute cohérence, il faudra également que le projet d’oléoduc Énergie Est soit abandonné sans délai », a poursuivi M. Fortin.
« Le gouvernement nous trouvera sur son chemin à chaque fois qu’il se mêlera des dossiers québécois qui ne le concernent pas. En freinant la Loi concernant les soins de fin de vie de l’Assemblée nationale, le premier ministre agit à l’encontre de la volonté des Québécoises et des Québécois. Nous comprenons que le Canada doive entreprendre un débat éclairé sur la question, à l’image de la rigoureuse démarche de l’Assemblée nationale, mais le Québec ne peut être pénalisé pour avoir travaillé à être un précurseur. »
« Le premier ministre dit vouloir renforcer le système d’assurance-emploi. Nous sommes tout à fait d’accord, mais il n’y a qu’une vraie façon de le faire : créer une réelle caisse d’assurance-emploi indépendante. Le gouvernement entend amorcer des discussions avec les provinces pour mettre en place un nouvel accord sur la santé. Cet accord devra rehausser le financement fédéral de la santé à hauteur de 6 % jusqu’à l’atteinte de 25% des coûts du système, tout en tenant compte du vieillissement de la population. Ne l’oublions pas : le déséquilibre fiscal demeure bien réel, et risque de condamner les Québécoises et les Québécois à des décennies d’austérité à moins que l’on s’y attaque sérieusement. »
« Nous saluons le renouvellement des rapports qu’entend entretenir le gouvernement avec les nations autochtones et nous l’appuierons sans hésitation lorsqu’il s’attaquera enfin aux nombreux problèmes qu’elles vivent depuis trop longtemps. »
« L’approche de nation à nations que le premier ministre propose est porteuse. Nous nous attendons à ce qu’il en soit de même avec la nation québécoise », a conclu Rhéal Fortin.