Beloeil, 10 septembre 2015 – De passage à Beloeil, à proximité d’une voie de chemin de fer où circulent des convois pétroliers, le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, a exhorté le gouvernement fédéral à resserrer immédiatement les mesures de sécurité entourant le transport ferroviaire des matières dangereuses. Rappelant que la tragédie de Lac-Mégantic, qui a dévasté la ville et fauché la vie de 47 personnes en juillet 2013, avait révélé de très graves lacunes en matière de sécurité ferroviaire, il a souligné que cette responsabilité était celle du gouvernement fédéral.

« Chaque jour, des centaines de wagons transportant des matières dangereuses traversent nos villes, nos villages, nos cours d’eau. Comme ici, à Beloeil. Or, le gouvernement fédéral est très loin de faire ce qu’il faut pour assurer la sécurité du transport ferroviaire et donc des Québécois. Pourtant, nous savons que ces bombes sur rail se sont multipliées depuis quelques années. Les convois pétroliers sont passés de 500 wagons par année en 2009 à 140 000 en 2013. La situation risque d’empirer. Le projet de terminal pétrolier à Belledune, c’est l’équivalent de trois fois le train de Lac-Mégantic qui traversera le territoire québécois tous les jours. C’est incroyable que les trois partis du Bloc canadien appuient ce projet », a lancé Gilles Duceppe.

C’est d’autant plus préoccupant que Transports Canada a coupé dans les inspections. Rappelant qu’il recommandait le retrait des wagons-citernes DOT-111 depuis 1997, le Bureau de la sécurité des transports blâme Transports Canada pour son inaction. Le chef du Bloc Québécois demande que les mesures suivantes soient mises en place :

• Interdire dans les six mois l’utilisation des vieux wagons DOT-111, comme ceux qui ont détruit Lac-Mégantic, pour le transport de produits toxiques ou dangereux;
• Interdire dans les six mois l’utilisation des wagons DOT-111 de deuxième génération pour le transport des produits pétroliers les plus explosifs et le pétrole bitumineux, et interdire leur utilisation pour le transport de tous les produits toxiques ou dangereux dès la fin de 2018;
• Mettre fin à l’autoréglementation des compagnies ferroviaires qui fait en sorte qu’elles décident elles-mêmes des règles qui s’appliquent à elles;
• Quadrupler le nombre d’inspections et augmenter considérablement les amendes en cas de contravention pour s’assurer que les règles soient respectées;
• Faire payer l’embauche des inspecteurs supplémentaires de Transports Canada aux entreprises ferroviaires par une taxe spéciale sur le transport de produits dangereux;
• Exiger des compagnies ferroviaires qu’elles obtiennent l’autorisation du gouvernement du Québec avant de faire circuler un train pétrolier pour que celui-ci, de concert avec les municipalités, puisse mettre en place les mesures nécessaires à la sécurité publique.

« Je termine en soulignant que la loi québécoise sur la protection de l’environnement prévoit que le gouvernement du Québec doit approuver les projets qui pourraient constituer un risque pour l’environnement. Malheureusement, des lois d’un autre siècle mettent les grandes compagnies ferroviaires canadiennes au-dessus des lois québécoises. On se croirait encore au 19e siècle! Le gouvernement du Québec doit avoir le pouvoir de refuser un projet qui menace notre territoire ou notre population. La meilleure façon de s’assurer que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités en matière de sécurité ferroviaire, c’est envoyer une solide équipe de députés du Bloc Québécois à Ottawa », a déclaré le chef indépendantiste.

Rappelons que les vieilles citernes qui ont causé la tragédie de Lac-Mégantic continueront de circuler jusqu’en 2018. Celles de deuxième génération pourront encore transporter n’importe quelle substance jusqu’en 2023. Étrangement, dans ses publicités électorales, le NPD estime que le maintien pendant 10 ans de ces wagons fragiles et dangereux est un gain de l’aile québécoise du parti. Il s’agit plutôt d’un échec retentissant.

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