Bilan de Justin Trudeau : l’échec fédéral du vaccin local
Québec, 16 août 2021 – De passage chez Medicago, société biopharmaceutique québécoise en développement avancé d’un vaccin contre la COVID-19, Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, est revenu sur l’échec du Canada à produire localement un vaccin au plus fort de la pandémie, imputable à la passivité du gouvernement Trudeau au début de la crise sanitaire.
« Le Québec a été complètement dépendant des pays étrangers pour l’obtention de doses du vaccin. Alors que le monde se lançait dans une course au vaccin dès janvier 2020, avant même que la COVID-19 ne devienne une pandémie, le gouvernement Trudeau a réuni le comité d’experts devant le conseiller sur la stratégie vaccinale à adopter seulement le 26 juin. Réunis avec cinq mois de retard, c’est sans surprise que les experts ont dû recommander de mettre tous les œufs du Canada dans la production étrangère de vaccins : il était devenu impossible d’en créer un localement qui aurait été disponible à temps. L’exemple de Medicago est également frappant : Québec a investi dans son candidat-vaccin prometteur le 21 mars, tandis qu’Ottawa attendait jusqu’au 23 octobre, six mois plus tard. La leçon à en tirer, c’est que nous avons le devoir de nous assurer de l’autonomie vaccinale du Québec, pour que plus jamais les Québécois ne passent deuxièmes lorsque leur santé est en jeu », a déploré M. Blanchet.
Le Bloc Québécois a reproché à Ottawa son laxisme en début de crise, alors que dès le 11 janvier 2020, la séquence génétique du virus de la COVID-19 était publiée, lançant ainsi une course mondiale au vaccin. Il est étonnant que le Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19, composé d’experts et de membres de l’industrie pharmaceutique devant conseiller Ottawa sur sa stratégie vaccinale, n’ait été réuni pour la première fois que le 26 juin 2020.
Le 21 mars, Québec a annoncé une aide financière à Medicago de 7 M$ pour le développement d’un vaccin. C’est seulement le 23 octobre qu’Ottawa emboîtera le pas avec un investissement annoncé de 173 M$.
Pourtant, dès 2003, le rapport Naylor portant sur l’épidémie du SRAS, sonnait l’alarme : sans amélioration massive de sa capacité de production vaccinale, le fédéral était dépendant des étrangers.
« Mieux vaut tard que jamais, mais il aurait mieux valu agir quand c’était le temps plutôt que réagir au moment où Ottawa a été placé devant un constat d’échec. Certes, le fédéral a fini par investir dans l’industrie pharmaceutique québécoise, mais il faut dorénavant s’assurer que bien au-delà du cadre de la COVID-19, le Québec soit autonome et capable de fournir aux Québécois des vaccins d’ici, développés avec l’expertise et le savoir-faire de chez nous », a conclu Yves-François Blanchet.