L’adoption du projet de loi anti-briseurs de grève presse : Pour une loi « anti-scabs » avant Noël
Québec, le 13 novembre 2023 – À la suite d’une rencontre avec les travailleurs du port de Québec dimanche dernier, le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet et la députée de Beauport-Côte-de-Beaupré-Île-d’Orléans-Charlevoix, Caroline Desbiens, ont salué la résilience des quelque 80 travailleurs qui se sont vu imposer un arrêt de travail (lock-out) par leur employeur il y a maintenant 14 mois et devant ce déplorable état de fait, réitèrent l’urgence que le gouvernement fédéral concrétise avant Noël son projet de loi anti-briseurs de grève.
L’employeur des travailleurs visés par ce lock-out, la Société des Armateurs de Québec, a en effet eu recours à des briseurs de grève et développé un modèle d’affaires alternatif qui compromet toute négociation de bonne foi de la part de l’employeur. Au Québec, le recours aux briseurs de grève est pourtant interdit depuis plus de quarante-cinq ans. Le port de Québec, de juridiction fédérale, est cependant soustrait à l’application de la loi québécoise et en abuse grossièrement.
Au cours des dernières années, le Bloc Québécois a déposé à onze reprises un projet de loi visant à moderniser l’archaïque loi fédérale en matière de relations de travail. Les libéraux ou les conservateurs s’y sont toujours opposés. Or, la semaine dernière, les libéraux ont déposé une loi qui dispose du recours aux « scabs ».
« Pourquoi ce revirement? questionne Yves-François Blanchet. Parce que cette loi qui pourrait facilement prendre un an à être adoptée, surtout si les conservateurs s’y opposent, n’entrerait en vigueur que 18 mois après son adoption par la Chambre des communes et le Sénat, puis la sanction royale. Ça risque de nous mener après les élections, peut-être ne jamais être adopté, et ça laisse les travailleurs du port de Québec en grave difficulté ».
Le Bloc Québécois, par la voix de son chef Yves-François Blanchet et de la porte-parole en matière de Travail, Louise Chabot, demande donc au gouvernement de Justin Trudeau de poser un geste courageux et urgent : s’assurer de mettre en place une procédure qui, dans un premier temps, éliminera le délai de 18 mois entre la sanction royale et la mise en œuvre de la loi, mais qui aussi la fera adopter avant Noël. « La loi peut être améliorée, insiste Louise Chabot. Il le faut pour que cessent les conflits de travail lors desquels Ottawa prive les travailleurs de tout rapport de force face à des employeurs qui en abusent. »
« Si le gouvernement veut apporter cet amendement et prouver sa bonne foi, conclut Yves-François Blanchet, le Bloc Québécois apportera son soutien pour un amendement et une adoption rapide. Ça peut se faire avant la pause des Fêtes. »