Nomination de la représentante spéciale à la lutte contre l’islamophobie : DÉCLARATION DU CHEF DU BLOC QUÉBÉCOIS

En juillet 2021, le gouvernement du Canada a tenu un Sommet national sur l’islamophobie organisé par le Secrétariat fédéral de lutte contre le racisme. La nomination d’une représentante spéciale est l’une des recommandations formulées lors du Sommet.  Toutefois, cette recommandation risquait d’être instrumentalisée en isolant une seule des communautés victimes de racisme.

Elle le fut. Madame Amira Elghawaby a ainsi été désignée pour occuper le poste, sans consultation auprès des parlementaires et sans égards pour des propos condamnables. Québec allait être pointé du doigt. Madame Elghawaby a ensuite présenté des excuses dont il ne m’appartient pas de mesurer la sincérité.

Il nous a semblé dès le départ, puisque madame Elghawaby est une employée du gouvernement fédéral et parce qu’elle a accepté l’invitation à nous rencontrer, notre porte-parole en matière de Vivre-ensemble et moi, qu’il aurait été incorrect de nous prononcer sur un départ – volontaire ou contraint – sans l’avoir entendue.

Il m’apparaît clair et sans équivoque suite à cette rencontre que madame Amira Elghawaby ne peut occuper la fonction pour laquelle Justin Trudeau l’a désignée. Soit, dans la foulée de ses propres excuses, elle admet s’être disqualifiée et elle quitte volontairement, soit le premier ministre admet son erreur et lui demande de se retirer. Dans les deux cas, j’invite madame Elghawaby à poursuivre sa quête d’une meilleure connaissance de la société québécoise.

La dérive du mandat du Secrétariat est la responsabilité de Justin Trudeau. Le choix de madame Elghawaby est la responsabilité de Justin Trudeau. Il a fait d’une institution qui devait composer avec le racisme, un instrument politique qui allait opposer la communauté musulmane à la nation québécoise et créer un amalgame nocif entre laïcité et islamophobie.

Il y a quelque chose de malavisé dans la prétention de jeter des ponts par la nomination de madame Elghawaby. Le pont symbolise la rencontre de visions partant d’une rive et de l’autre vers la moitié du chemin. En admettant son ignorance de l’histoire et des origines du désir de laïcité du Québec, et compte tenu de ses opinions tant sur le fond que la forme, madame Elghawaby serait à la fois juge et partie.

Justin Trudeau en a fait un instrument hostile à l’identité et aux valeurs consensuelles du Québec et ensuite un bouc émissaire, et de ça il est, et lui seul, coupable. Ainsi, le premier ministre doit renoncer non seulement à la nomination, mais à la création même d’un tel poste.

Si Justin Trudeau est en effet prêt à avoir des « conversations difficiles », je l’invite à me rencontrer afin de jeter les bases d’une meilleure démarche pour lutter contre le racisme, la haine et la violence.

Enfin, la nomination d’Amira Elghawaby illustre la nécessité pour le Québec du recours préventif à la clause dérogatoire chaque fois que l’Assemblée nationale peut craindre que ses choix ne heurtent la réalité constitutionnelle canadienne. Elle révèle que, sans capacité pour la nation québécoise de s’en abriter, le multiculturalisme peut être nocif pour le Québec.

 

 

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