Ottawa doit agir contre les armes à feu
Montréal, 30 août -Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, exige qu’Ottawa prenne enfin ses responsabilités en matière de contrôle des armes à feu.
« Ces derniers mois, nous avons tous été gravement inquiétés par les nombreuses fusillades qui se produisent à Montréal surtout, mais aussi ailleurs au Québec. Malheureusement, Justin Trudeau n’a pas su protéger la population en cédant devant le lobby des armes à feu, tandis qu’Erin O’Toole voudrait nous ramener en arrière en matière de contrôle des armes à feu. Le Bloc Québécois juge qu’il est temps qu’Ottawa cesse de se contenter de déplorer la violence par armes à feu et qu’il agisse. Il y a moyen d’être à la fois respectueux des gens honnêtes et prudents comme les chasseurs sportifs sans pour autant donner un passe-droit au crime organisé et aux gangs de rues, et ainsi perpétuer notre vulnérabilité aux tragédies comme celle de Polytechnique », a déclaré M. Blanchet.
Malgré l’échec du projet de loi C-21, que les libéraux ont laissé mourir au feuilleton, le fédéral a banni plus de 1 500 armes d’assaut par voie réglementaire le 1er mai 2020. Or, la liste du gouvernement comporte d’importantes failles, de telle sorte que plusieurs armes d’assaut demeurent entièrement légales. De plus, en adoptant une clause de droits acquis et en instaurant un programme de rachat qui n’est que facultatif, le fédéral permet à d’éventuels Alexandre Bissonnette ou Richard Henry Bain de conserver un véritable arsenal à la maison.
Le Bloc Québécois propose de remédier à cette situation en ajoutant au Code criminel une catégorie avec une définition précise de ce qui constitue une « arme d’assaut » afin de bannir l’ensemble de ces armes. Le programme de rachat devra aussi absolument être obligatoire et s’assurer de respecter les droits des chasseurs sportifs respectueux des règlements.
Le Bloc Québécois propose également de restreindre extrêmement sévèrement les armes de poing et d’augmenter de façon très importante les ressources à la disposition des douaniers et de la GRC afin d’intercepter davantage d’armes à la frontière. La majorité des crimes violents par armes à feu sont commis avec des armes de poing et la majorité de celles-ci sont acquises illégalement des États-Unis.
Le Bloc souhaite augmenter les vérifications lors de l’achat d’armes et renforcer les lois afin de retirer plus facilement les armes de manière préventive à des personnes à risque, protégeant ainsi davantage les personnes susceptibles d’être victimes de violence ou présentant un risque pour elles-mêmes.
« Ottawa doit retirer les armes de poing de nos rues. Il faut également ajouter des ressources à la frontière afin d’intercepter les armes destinées au marché noir. La proposition de Justin Trudeau de pelleter la responsabilité des armes de poing dans la cour des municipalités, qu’il a réitérée hier en ondes à Radio-Canada, est dangereusement irresponsable. L’inaction des conservateurs l’est tout autant. À défaut d’avoir le courage d’agir, Ottawa devra minimalement donner le pouvoir de bannir les armes de poing au Québec et aux provinces, comme l’Assemblée nationale du Québec l’a unanimement demandé en février, et non pas aux municipalités qui ne peuvent pas porter ce fardeau. La demande de la mairesse de Montréal d’interdire entièrement les armes de poing mérite au moins une réflexion », a conclu Yves-François Blanchet.